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Lun 29 Mar - 0:17 Titre principal   Diable que les créatures de ce monde étaient tenaces. Si sur terre la chaîne alimentaire était définie, Avalon possédait plus d’un monstre dans son sac. Chacun a leur façon, ils étaient de véritables machine à tuer : mâchoires destructrice, crocs tranchants, pattes acérées... Une panoplie pour tuer. C’était la seconde fois que la jeune femme échappait aux crocs d’une bête de cette envergure et elle en était aussi fière que soulagée, quoi qu’elle n’est pas réellement fait grand chose pour influencer le combat. Un misérable lancé de couteau était de l’ordre d’une pichenette face à une telle force de la nature, elle en avait pleinement conscience. Pour l’heure, l’ancienne infirmière pouvait juste se contenter du simple fait d’être en vie, chose qu’elle fit sans peine. Les petites victoires du quotidien avaient toujours été sa force.
Everly se secoua pour ne pas tomber dans une léthargie certaine sur le dos de son destrier à force de se perdre dans ses pensées. La vision du Cerbère la hantait encore tandis qu’elle chevauchait en regardant le reste de sa compagnie qui était tout aussi secouée qu’elle. L’attaque avait été si brutale qu’elle avait assommé les compagnons. La troupe avançait à un rythme moins soutenu qu’auparavant désormais. Etait-ce dû à la descente qu’avait amorcé le soleil ? Sûrement. La nuit ne tarderait pas à approcher et ce fut d’un coup d’oeil rapide que la belle contempla le dégradé déjà bien présent dans le ciel. Il fallait s’arrêter dans un endroit dépourvu de menace. Vaste programme.
Ce fut non loin d’une grotte totalement vide que le groupe s’arrêta. Cela faisait maintenant deux heures que l'obscurité s'était abattu sur eux et il était urgent d'établir un campement pour s'assurer une nuit "correcte".
Après avoir panser son cheval, Everly s'était rapproché du feu ou tout le monde semblait échanger. Elle se laissa tomber sur un rocher voisin dont les arrêtes la firent grimacer. Son fessier en voyait des vertes et des pas mûrs depuis qu'elle expérimentait le fait de monter sur de longues distances. C'était un des nombreux challenges qui s'imposaient dans son nouveau quotidien en quelque sorte et elle désirait terriblement y parvenir. Tout en ravalant une grimace, elle promena son regard sur toutes les personnes présentes. Il faisait bon de n'être pas seule en pareil instant.
Le sourire aux lèvres, la terrienne saisit une bouteille qu'on lui tendait afin d'en boire une gorgée. Le liquide lui brûla la poitrine tandis qu'elle riait de son infortune. Tout en se tapant la poitrine, elle toussota.
"La vache ! Ca arrache votre truc !"
Elle avait dit ça comme si cette expression allait parler à tous ses interlocuteurs. Le buste tourné en direction de son voisin le plus proche, elle contempla pour la première fois le profil de Tamlin. Nez droit, traits des plus soignés, elle fut surprise par cet équilibre comme préserver vis à vis du chaos ambiant. D'une main tenant le goulot, elle lui proposa à son tour de boire.
"Vous en voulez, demanda Everly en sentant toujours sa gorge enflammée ?
Son visage se tinta de rouge, non pas de gêne, mais tant elle n'arrivait pas à encaisser ce qui s'apparentait à un alcool de fabrication artisanal. Elle sourit en rencontrant les yeux clairs de ce qu'elle pensait un chevalier, ou du moins un écuyer - allez savoir comment elle avait retenu quasiment toutes les notions qu'on lui avait inculqué en quelques jours -.
"C'est... puissant par contre, nota sa voix sur un ton plaisantin."
Mieux valait prévenir que guérir. |
| Tamlin Canterhaugh Validé
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Dim 4 Avr - 18:11 autour du feu Le retard n'était pas dans les habitudes de Tamlin au point qu'il en était lui-même déstabilisé.
Lorsque les événements des jours derniers avaient transpiré, il était en train de prendre son congé annuel, une courte semaine auprès de sa famille. Habituellement cette semaine était prise au début de l'automne, quand tous les voyageurs qui se dépêchaient de rentrer chez eux, les fermiers en besoin de montures en pleine forme, se pressaient tous chez son père. La charge de maréchal-ferrant devenait plus que lourde, et même maintenant que son plus jeune frère était en âge de mettre la main à la pâte, Tamlin se sentait une responsabilité de venir aider. Cependant cette année Tamlin était venu un peu plus tôt, pour aller porter soutien à sa mère, qui se plaignait d'écarts de comportements de tout le reste de la fratrie. Rien qui ne passerait pas avec l'âge, mais il avait préféré passer pour calmer les esprits. Le séjour se passait aussi bien qu'il aurait pu l'espérer, puis il avait reçu ordre de se déplacer pour rejoindre les recherches, et chevauché aussi vite que les conditions le permettait.
Sur son chemin, juste avant la tombée de la nuit, il avait croisé la dépouille d'une bête dont il n'aimait pas imaginer la sauvagerie, et compris qu'on avait eu besoin de ses services plus tôt qu'il n'avait été prêt à les rendre. La brève discussion d'état des lieux qu'il eut avec quelques membres du groupe quand il les eut rejoint confirma le fait : il étaient maintenant secoués, mais hors de portée de tout danger dont Tamlin était capable de les sauver.
Il n'y avait rien d'autre à faire qu'attendre la tombée de la nuit et le lever du soleil sur une nouvelle série de potentiels dangers.
Comme le reste, Tamlin avait pris place auprès du feu, et étudiait les flammes, encore décontenancé de l'enchaînement des événements. Le temps était tordu et irreconnaissable : il avait l'impression que ça ne faisait à peine quelques heures qu'il avait quitté sa famille en pleine précipitation, et une partie de lui était intimement convaincue qu'il se réveillerait demain dans le lit de son enfance, avec les discussions enjoué de son frère et de sa sœur et l'odeur vivifiante du feu des forges lui remplissant le nez. Sourd aux discussions alentours, il évaluait la situation, comme il le faisait trop souvent : était-il plus heureux ici ou chez lui ? Avait-il choisi la bonne carrière, s'il ne savait même pas travailler dans l'urgence ?
Une voix féminine auprès de lui lui fit perdre le fil de sa pensée. Il tourna la tête et, surpris de la soudaine attention, revint à son réflexe en cas de sociabilisation inattendue : la plaisanterie.
Tamlin ne la connaissait pas, et n'avait pas été présenté, mais était capable de dire que la dame n'avait pas l'air rompue à ce genre d'activités, en témoignait sa fatigue visible, et encore moins à ce genre de boissons, à en voir sa mine froissé par l'alcool et ses joues qui rougissaient déjà. N'ayant même pas besoin d'un délai pour inventer quelques stratagème, il se pencha, les sourcils froncés, pour saisir la bouteille, offrant déjà un mot d'avertissement :
-Mais qui vous a donné ça ?
Gardant sa mine inquiète, il fit mine de grimacer exagérément en sentant le contenu de la bouteille, qui était de l'alcool tout ce qu'il y avait plus de normal.
-Ca ne se boit pas, c'est normal que vous soyez dans cet état, ajouta-t-il d'une voix encore plus paniquée.
Tamlin se redressa, pour laisser l'impression qu'il allait chercher de l'aide pour une cause qui était déjà perdue, attendant une réaction pour couper court à la blague. |
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