You're Finally Here

@Zafir De Albe et @ANNA E. DOUGLAS

Tu avais quitté ton illustre demeure pour rejoindre la ville de Gard, qui se trouve à quelques lieux de Port Amora. Heureusement pour toi, les deux villes ne se trouvaient pas trop loin l’une de l’autre, ce qui arrangeait fortement le marquis. Tu avais beaucoup de responsabilité et ton absence liée à ta fonction de veilleur n’était pas connu des tiens. De ce fait, tu avais prévu une absence de deux jours maximum. Tu devais retrouver une certaine jeune femme, pas n’importe laquelle, tu avais compris qu’elle était la Prima. Ainsi la prophétie de Merlin s’était réalisée, les descendants des exilés faisaient leur retour. Son destin serait de devenir Veilleur et de mener ces nouveaux venus dans ce nouveau monde. En tant que Veilleur, tu prenais ton devoir très au sérieux et tu avais donc décider de jauger cette veilleuse en devenir. Ce n’était pas ton rôle, mais tu ne pouvais t’en empêcher, tu voulais savoir à qui tu aurais à faire. Ton pouvoir de divination te donnait quelques brides du destin, parfois, il était difficile d’interpréter ce que tu voyais dans le miroir. De ce fait, tu restais toujours prudent,  tu ne pouvais ni  prédire ce que va montrer le miroir ni si les visions allaient se réaliser. Cependant, tu savais que le destin de cette femme allait basculer.

Tu t’étais arrêté dans une auberge de la ville de Gard, accompagné de deux fidèles compagnons. Ta mère avait été intransigeante, un marquis ne voyageait jamais seul. Cependant, c’est seul que tu rejoignis cette petite chaumière, l’humble demeure des Valvert, près de Gard. Tu n’allais ni t’annoncer en tant que marquis, ni en tant que veilleur mais en tant que simple voyageur perdu. D’après le miroir, cette rencontre aurait eu lieu et tu n’en doutais pas. D’ailleurs, alors que tu faisais mine de chercher quelque chose et de t’approcher de la maison, tu sentis une présence. Tu ne voyais encore personne mais tu pouvais comprendre que s’il y avait des personnes à l’intérieur,  ses habitants pouvaient prendre peur, il n’est pas rare de croiser des voleurs sur les routes d’Avalon. De ce fait, tu préféras t’annoncer pour éviter tous malentendus. «  Il y a quelqu’un ? Je suis désolé de vous importuner, je ne suis qu’un simple voyageur, je pense que je me suis perdu, hélas  ! »

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C’est une matinée bien calme pour la jeune humaine, dans la chaumière des Valvert. Alberich et Rhys sont partis en ville pour se réapprovisionner en article divers et variés et Alistair et Leïa sont quant à eux partis s’entraîner. De fait Anna se trouve en compagnie d’Elaine, qui est toujours aussi gentille et aimable avec elle, mais qui ne lui laisse pas faire grand-chose. Ce n’est pas faute de lui avoir proposé un coup de main, mais la mère de famille gère son logis à sa manière et la brunette ne peut pas lui jeter la pierre. Ça lui rappel sa propre mère qui râlé quand elle ne recevait pas d’aide et quand ça arrivé, elle continuait de marmonner parce que les choses n’étaient pas faites à sa façon. Une petite pointe de mélancolie fleuris dans le cœur de la Terrienne, alors qu’elle observe Elaine s’agiter dans la pièce de vie. Miss Douglas se sentait un peu mieux dans ce monde, mais on dirait que ça va aller en dents de scie. Ce n’est pas demain la veille qu’elle pourra sautiller gaiement dans la prairie, déjà parce qu’avec la neige ce n’est pas pratique, puis devoir tout reconstruire de zéro pas évident.

Bref, Anna éjecte ça de ses pensées, si madame Valvert voit sa bouille un brin triste, elle va encore poser un regard un peu inquiet sur elle. Elaine a déjà assez à faire avec ses enfants, son mari et la maison, pas besoin de lui ajouter une couche d’ennuis. Et donc plutôt que de se morfondre, la brunette s’empare de ses affaires de dessins et commence à dessiner la mère de famille en train de cuisiner, ou l’intérieur de la maison, ou même encore le paysage autour de la chaumière qui lui devient coutumier. Tout en appliquant une couche de couleur, la demoiselle se fait la réflexion que ce serait peut-être une bonne idée qu’elle vende ses œuvres. Ça lui ferait quelques sous et ça lui éviterais de dépendre de cette gentille famille, elle le sait bien de toute façon, elle ne pourra pas rester éternellement dans leur giron.

Soudain, une voix venant de l’extérieur perturbe le calme qui s’était installé, Elaine et Anna se jette un regard surpris et la plus âgée s’avance vers la porte, suivis de la plus jeune. Une fois la porte ouverte, elles découvrent un homme une large capuche sur la tête cachant une petite partie de son visage. Ses vêtements quoi que simple, semble être taillé dans un tissu bien plus raffiné que ce que porte l’Avalonienne ou la Terrienne.

— Bien le bonjour voyageur, répond finalement Elaine. Vous dites être perdu ? Où souhaitiez vous vous rendre ?

La mère de famille semble un peu suspicieuse, c’est vrai qu’après tout, un homme voyageant seul et qui ne semble pas être armé, c’est un peu étrange. À défaut d’arme, Elaine tient encore un couteau dans sa main vu qu’elle faisait la cuisine et pour l’avoir vu le manier, elle a une belle dextérité.

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Tu savais que ce n'était pas très correct, de mentir sur ce que tu es et sur tes intentions mais voilà, c'était plus fort que toit. Tu t'étais investi d'une mission, laquelle personne n'avait rien demandé. Ton côté enfant gâté et qui faisait ce qu'il lui plaisait prenait souvent le dessus. De toute façon, tu ne faisais rien de bien méchant, aller à la rencontre de cette terrienne n'avait rien de répréhensible. Tu voulais simplement voir cette femme en chair et en os. La prophétie de Merlin s'était réalisée et c'était assez impressionnant en soi. La puissance de cet enchanteur n'avait point d'égale.

Enfin, alors que tu te trouvais devant la demeure des Valvert, la porte s'ouvre et tu découvres deux jeunes femmes. C'est la plus âgée qui se trouve devant, celle que tu recherches se trouvaient juste derrière. Tu te disais que tu n'avais pas vraiment de chance mais quel probabilité il y avait que cette nouvelle venue en Avalon soit seule ? Tu ne pouvais pas reculer, cela rendrait la situation très délicate. L’une d’elle pris la parole et tu pouvais entendre son ton suspicieux, tu ne pouvais pas lui en vouloir. Elle voulait savoir où tu allais, le plus c’est simple c’était de lui dire que tu venais de SLOSBY, un village à l’Ouest et que tu souhaites te rendre à Camelot, vu la situation géographique de la demeure des Valvert, c’était un mensonge plausible. Tu t’avanças doucement, un léger pas. Tu ne voulais pas les effrayer.

« Mille excuses mesdames, je suis effectivement bien perdu. Je viens du village de Slosby, à l’ouest, je souhaitais me rendre à Camelot. Hélas, je crains que le sens de l’orientation ne soit pas trop mon fort, je tourne en rond depuis des heures. En tout honnêteté, je craignais devoir passer la nuit dehors ou pire traverser par erreur la frontière d’Aedundin. Mais par chance, j’ai aperçu votre humble demeure, et j’espérais trouver des personnes pour me guider vers une auberge avant que la nuit ne tombe….» répondu-t-il avec plus d’aisance qu’il le voulait. La nuit était encore loin d’arriver mais tu devais te faire passer pour un voyageur perdu et qui craignait donc de ne pas avoir de temps pour rejoindre un abri sûr.

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C’est vrai que de loin, le pauvre bougre qui se dit perdu ne semble pas payer de mine, Anna est même sûre qu’Elaine arriverait à le maîtriser s’il devenait soudainement hostile. Mais enfin, peut-être est-ce le côté un peu naïf de la demoiselle Douglas, car une fois la surprise de son arrivée passée, cet homme ne semble pas spécialement méchant. Cependant, comme elle n’est pas en Avalon depuis bien longtemps, la brunette laisse faire la mère de famille, qui doit sans aucun doute mieux connaître et reconnaître les margoulins qui trainent sur cette terre. Dame Valvert l'interroge sans vraiment de méchancetés, en revanche de la suspicion perse dans sa voix. L’étranger doit sans aucun doute le sentir puisqu’il s’approche doucement, comme s’il ne voulait pas les effrayer, ou se risquer à se recevoir un coup de couteau à viande.

L’encapuchonné explique ensuite ses déboires géographiques, venant du village de Slosby, il voulait apparemment se rendre dans la cité de Camelot, mais il s’est perdu en chemin. Anna ne peut pas lui jeter la pierre, elle a encore beaucoup de mal à se repérer dans cette vaste terre qu’est le Val d’Émeraude. Si la chaumière des Valvert, le village de Gard et l'orée de la Forêt de l'Aurimomble commencent à lui être familier, le reste est encore à découvrir.

— Est-ce que cela se tient ? chuchote doucement Anna à Elaine.
— Oui, il est parfois arrivé que des voyageurs se perdent non loin de notre demeure, répond la mère de famille. Il est en effet fort possible qu’il se soit égaré sur le chemin menant à Calemot.
— Peut-être pouvons-nous lui accorder un peu de repos, avant de lui indiquer la route menant à Gard ? Si vous le trouvez suspect, vous pourrez toujours le mettre à la porte.

C’est qu’elle a un sacré caractère Dame Valvert, même le valeureux Alistair courbe l’échine devant ses colères digne d’une divinité mécontente. Elaine médite quelques instants la question, avant de hocher doucement la tête.

— Nous n’allons pas tarder à déjeuner, joignez vous à nous voyageur, prenez le temps de vous reposer, puis nous vous indiquerons la route la plus sûre et la plus rapide pour que vous puissiez rejoindre une auberge. Si cela ne vous convient pas, je vous invite à reprendre votre route.

Elaine se décale, imitée par Anna et la plus âgée des deux femmes invite l’inconnu à pénétrer dans son humble demeure.

— Je suis Elaine de Valvert, reprend-elle une fois que l’homme est sur le pas-de-porte. Et voici Anna Douglas. Quel est donc votre nom voyageur ?

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Tu n'étais pas étonné que les deux jeunes femmes restent méfiante, après tout, tu pouvais être un brigand ou pire. Cependant, tu espérais que ton petit numéro de voyageur perdu fonctionne, sinon, tout ce chemin aurait été vain. Tu ne pouvais pas insister si elle te refusait l'entrée. Tu patientais alors que tu les voyais discuter, sans doute pour juger de ta dangerosité ou pas. Tu ne pouvais pas savoir ce qu'elle se disait, tu te trouvais encore loin et tu te disais que c'était imprudent de t'avancer plus sans être invité. Finalement, la dame consent à te faire entrer, elle t'invite même à déjeuner et ton chemin te sera montré après. Elle avait l'air d'avoir du caractère car elle termina par te dire que si cela ne te convenait pas, tu pouvais reprendre ton chemin. Tu n'allais pas refuser, un déjeuner était suffisant pour satisfaire ta curiosité.

Tu hochas la tête en signe de remerciement et ne te fit pas prier pour suivre les deux dames à l'intérieur. « Merci infiniment, je ne sais comment vous remercier. Je suis enchanté de faire votre connaissance, mesdames, je me prénomme Ryder Horne.» Tu avais pris le nom d'un tes écuyers, ce nom t'était venu assez rapidement, prendre un vrai nom pouvait paraître plus vrai. En parlant de nom, celui de Douglas n'avait rien de familier en y pensant.

Comme elles s'apprêtaient à prendre leur petit déjeuner, la dame de maison t'invita directement dans la pièce où le repas serait servi. Tu pris place sur une chaise que t'avait indiqué la dame de Valvert. « Si je peux vous aider, je serais ravi de le faire.»  disais-tu alors que tu prenais place sur ton siège, on t’offrait le gite et le couvert, tu te disais que tu devais au moins proposer ton aide. Tu ne savais pas trop ce que tu pouvais faire, tu n’avais pas l’habitude de faire ce genre de tâche mais tu pouvais faire une exception, pour cette fois-ci. Tu espérais que la dame Valvert s’éclipse, pour pouvoir discuter avec la nouvelle venue car la plus âgée serait sans doute plus méfiante.

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Après un rapide échange, Elaine  consent à faire entrer l’inconnu dans sa demeure, s’il s'avère qu’il soit finalement louche, Anna ne doute pas que la mère de famille fera le nécessaire. S’il y a une chose dont la jeune terrienne est sûr, c’est que le plus en danger de tous dans la chaumière et si madame Valvert décide de passer à l’action, c’est l’étranger. Elle n’en dit rien bien sûr, mais à sa place elle se tiendrait à carreaux, surtout au vu de la façon dont la plus âgée le regarde. En tout cas, l’homme se montre très poli, prudent aussi, car s’il les suit à l’intérieur de la maisonnée, il ne se précipite pas non plus. Il finit d’ailleurs par se présenter avec toujours cette amabilité certaine, le voyageur se nomme donc Ryder Horne.

— Enchantée jeune Horne, répond Elaine avec politesse. Nous n’allions pas vous laisser vous perdre un peu plus dans le froid et nul besoin de nous remercier. Tant que vous ne nous apportez pas d’ennuis tout ira bien.

Au moins les choses sont dites et sont bien claires, il s’agit du foyer de dame Valvert, et donc sa maison, ses règles, et il est important de s’y tenir, sinon gare à toi. En attendant, Elaine fait signe à leur invité de prendre place autour de la table, Anna en fait donc de même et prend place face à Ryder qui reprend alors la parole, pour proposer son aide.

— C’est bien aimable de votre part, lui dit la maîtresse de maison. Mais, ne vous en faites pas, je m’occupe de tout. Je vais d’ailleurs dans le garde-manger, je reviens sous peu…

Elaine jette un coup d'œil à la brunette, qui hoche simplement la tête, peut-être qu’elle est un peu naïve sur les bords, mais Anna a le pressentiment que tout ira bien avec cet homme. Par ailleurs, en cas de problème le garde manger n’est pas si loin que ça et la maîtresse de maison devrait accourir s’il y a du ramdane. La mère de famille disparaît donc laissant le voyageur et la terrienne en tête à tête, terrienne qui cherche un sujet de conversation quelconque. Car rester dans le silence en attendant qu'Elaine revienne, lui semble un peu inconfortable.

— Vous euh… Vous alliez donc vers Camelot ? demande Anna avec hésitation. Je n’ai jamais vu cet endroit, à quoi ça ressemble exactement ?

Question pas si étrange que ça finalement, certains Avaloniens n’ont sans doute jamais visité ce lieu, alors, impossible pour Ryder de deviner qu’elle est une terrienne. Comment le pourrait-il de toute façon ?

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Tu avais réussi à obtenir la confiance de la maitresse de maison, du moins, assez pour te faire inviter à l'intérieur et même partager leur repas. Cependant, elle te dit clairement que tant que tu ne leur apportes pas d'ennui, tout ira bien. Tu restes silencieux, mais tu approuves en faisant un léger signe de la tête. De toute façon, tu étais simplement là pour jauger la terrienne, elle était promise à un grand destin. Bien que ce n'était pas ton devoir d'évaluer ses nouveaux venus, il t'arrivait de faire des excès de zèle. Tu avais un pouvoir qui te donnait un certain avantage et si tu devais mettre le destin d'Avalon sur ses descendants, tu te disais que tu avais le droit de voir de quoi ils avaient l'air. Au sujet de cette Anna Douglas, celle-ci s'installa en face de toi. Apparemment, ton hôte n'avait pas besoin de toi et elle s'éclipsa pour aller dans le garde-manger. Tu posas ton regard sur la demoiselle, elle avait adopté une tenue bien d'ici, mais il y avait quelque chose en elle qui disait qu'elle ne venait pas d'ici.

Tu ne posas pas très longtemps le regard sur elle, car elle brisa le silence entre vous deux. Sa question te fit réfléchir, quel mensonge avais-tu inventé encore ? Ah oui, cela te revenait maintenant, tu venais du village de Slosby et tu devais te rendre à Camelot. Ville qu'elle n'avait jamais vu et elle te demanda à quoi elle ressemblait.  « Hm, oui, en effet, je dois m'y rendre. Camelot est la capitale donc quand on vient d'un petit village, Camelot peut être assez impressionnante. La cité est construite à flanc de montagne et fonctionne par étage, c'est assez particulier la première fois qu'on s'y rend...» Heureusement pour toi, tu connaissais bien Camelot et la géographie de val d'émeraude, tu te disais que tu pouvais remercier tes professeurs.  « Vous n'y est donc jamais allé ? Vous avez toujours vécu ici, dans cette chaumière ? » lui demandas-tu en feintant une certaine naïveté.  Tu repris rapidement en décrivant ce que l’on pouvait trouver devant l’entrée, rien que pour vois sa réaction. « J'espère que vous aurez l'occasion de vous y rendre, rien que pour visiter, ça vaut le détour, à votre arrivé vous avez la place centrale de la ville, avec le fameux rocher où est planté Excalibur, l’épée de légende…»